Galerie Poggi
Du 27 avril au 31 mai 2023, la Galerie Poggi présente la première exposition personnelle d’Ittah Yoda, un jeune duo d’artistes formé par Virgile Ittah et Kai Yoda qui a rejoint la galerie en janvier 2022. Cette exposition présente un nouveau corpus d’œuvres explorant l’idée d’un « symbiocène » où l’humain, le naturel et le numérique vivraient harmonieusement. Parallèlement à leur exposition, la galerie invite l’artiste française Josèfa Njtam à investir les cabinets.
La méthodologie qui s’esquisse au fur et à mesure de l’exposition d’Ittah Yoda est une philosophie de la mutation et du décentrement. Elle cherche à donner une autonomie, ou une présence tant aux matériaux-sources des oeuvres (les phytoplanctons, la réalité virtuelle, les minéraux) qu’aux oeuvres elles-mêmes, en reconnaissant leur radicale altérité. Et à axer notre regard sur relations immatérielles qui tissent notre monde et établissent une continuité entre toute chose, même si cette logique échappe parfois à la rationalisation humaine. Elle propose enfin de reconsidérer notre relation au monde, pour sortir du rapport de cannibalisation induit par des siècles d’histoire politique et économique, et nous demander radicalement comment notre existence peut être mise au service de l’autre, qu’il soit vivant ou non, tout en étant bénéfique pour moi.
Le travail de Josefa Ntjam présenté dans les cabinets s’intéresse au potentiel politique des processus microscopiques en ce qu’ils peuvent stimuler de nouveaux imaginaires politiques. À l’image de la symbiocène pour Ittah Yoda et de leur intérêt pour la relation phytoplancton/zooplancton, les processus moléculaires de division, de coagulation et de prolifération deviennent pour Ntjam le modèle d’une posture politique basée sur la mutation et la mémoire génétique. L’ambition préfigurative de son travail est également incarnée dans la série des Dattermitières, qui utilise l’hybridation comme technique d’imagination de nouveaux possibles. Mélangeant la structures des dattes et celle des termitières, ces sculptures deviennent des propositions architecturales basées sur des relations au monde végétales et animales, et non humaines; accueillant la mutation et l’échange comme principe fondamental.