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Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois

Stämpfli, à sa manière, s’est débarrassé de nombreux artifices pour accéder à cette pure forme plastique, ce prétexte à peindre quelque chose. Ce quelque chose a priori insignifiant, il l’explore avec différentes techniques, aussi variées que la mine de plomb, le pastel, l’aquarelle, la peinture vinylique et bien sûr l’huile sur toile. Il en fait aussi des sculptures in situ, de près de 30 mètres de long, comme l’Empreinte de pneu S 155 de 1985. Son pneu, dans le champ de l’art, a « une vie propre, coupée de toute référence au réel, qui pourrait ressembler aux cheminements de la pensée de l’artiste lui-même ».

Qui aurait parié sur le pouvoir catalyseur du pneu comme manifeste de la pratique même de l’art ? Roland Barthes sans doute, qui voyait déjà dans la voiture DS « l’équivalent assez exact des grandes cathédrales gothiques ». Tout a déjà changé dans nos « Mythologies » depuis 1957… Mais pas le pneu, qui nous maintient sur la route, toujours entre des points qui voyagent pour fabriquer des lignes, entre deux choses à faire, à la recherche d’une nouvelle vie.

Extrait du texte de Gaël Charbau publié dans le catalogue de lʼexposition