Skip to main content

Dux Bellorum et grand frère, la vision sur l’art et l’entrepreneuriat

Dans ce deuxième épisode des Codex Conversations, nous avons invité Adrien Aumont pour nous parler de droit, de tech et d’art contemporain à travers le crowdfunding.

Qui est Adrien Aumont ?

Il a arrêté l’école jeune avec le souhait de travailler dans le cinéma. Il a donc enchaîné des métiers comme acteur, réalisateur, assistant mise en scène…

Plus tard, il a également travaillé dans la publicité et un peu dans la musique. Ce n’est donc pas étonnant de le voir aujourd’hui suivre une multitude de projets appartenant à ces différents secteurs via la plateforme de crowdfunding qu’il a créée avec sa cousine et son époux : KissKissBankBank.

Présentation de KissKissBankBank

Cette plateforme de financement participatif existe depuis 10 ans.

Le groupe est aussi fondateur de Lendopolis (qui permet de diversifier l’épargne en prêtant de l’argent directement à l’économie réelle) et de Goodeed (pour faire des dons gratuitement en visionnant une publicité).

Les trois co-fondateurs sont les pionniers du financement participatif.
Aujourd’hui, KissKissBankBank rassemble plus de 120 millions d’euros collectés pour plus de 30’000 projets.

Les trois pôles majeurs de la plateforme de crowdfunding sont la culture, la solidarité, et l’innovation. Mais qu’en est-il de la place de l’artiste dans ce nouveau système ?

Avant KissKissBankBank

Adrien Aumont raconte la création de la plateforme, conséquence d’une période de partage numérique. Il prend l’exemple du Peer to Peer et du renversement du marché de la musique. Il évoque aussi l’importance des réseaux sociaux (comme My Space) et interroge la relation entre les artistes et ceux qui les écoutent.

Selon lui, si les internautes peuvent divulguer leur intimité sur Facebook, ils sont prêts à partager leur argent. La difficulté était de concevoir ici un projet qui n’existait pas. Une idée qui n’avait pas de concurrence, ni même de marché.

Le financement participatif : création du concept

Adrien Aumont donne une définition de la multitude et de son rapport à l’économie digitale, qui déstabilise l’organisation classique : nous passons d’une structure verticale à une structure horizontale.

Ainsi, il questionne cette architecture de réseau, la comparant à l’histoire de Mozart ou celle de la Statue de la Liberté. Car pour lui le crowdfunding existe en réalité depuis bien longtemps.

« Notre taf c’est d’installer des caméras entre les gens pour qu’ils puissent se transférer de l’argent et réaliser leur projet le plus facilement possible »

Il a fallu beaucoup de temps, de création et d’écriture avant de pouvoir concrétiser KissKissBankBank. Il s’agit d’adhérer à un changement de mentalité. Le crowdfunding n’est pas un outil pour les gens qui n’ont pas les moyens, c’est un choix. « C’est de l’argent intelligent ».

Marché, multitude et art contemporain

À retenir : tout le monde peut avoir accès au crowdfunding. Ce n’est pas une alternative mais un outil de financement parmi d’autres. Il faut simplement savoir utiliser cet outil numérique.

Adrien évoque la distance créée entre le public et l’art contemporain. La différence entre l’entreprise et l’artiste, c’est que ce dernier n’a pas forcément l’envie de s’intéresser au marché ou de devenir célèbre. Dans ce cas, il insiste sur un point : le financement participatif doit venir de l’artiste pour que le marché s’adapte à lui et non l’inverse. L’artiste doit créer son propre paradigme.

Adrien Aumont encourage avant tout à créer une identité numérique et construire une communauté, et propose ensuite de possibles modèles économiques pour les œuvres d’art.

Culture, web et avenir

« Je vois peu d’enfants qui veulent être artistes, et ça me fait un peu chier. »

Dans un questionnement sur l’avenir de l’art dans un monde numérique, Adrien interroge le statut de l’intermittent et évoque le revenu universel comme une solution pour les artistes, qui pourraient en être les pionniers.