Japonismes 2018
L’artiste japonais Hiroshi Sugimoto poursuit son exploration des grands genres de la tradition scénique de son pays : le théâtre nô, le bunraku ou, aujourd’hui, le kyôgen, avec deux pièces interprétées par Mansaku Nomura et Mansai Nomura, dont le talent est mondialement salué.
À côté de sa carrière de photographe/plasticien internationalement réputé, Hiroshi Sugimoto mène depuis plus de dix ans une activité de scénographe dans le spectacle vivant qui l’a vu s’intéresser aux grandes traditions de l’art dramatique japonais. « La logique de la tradition est de se réécrire sans cesse au présent », expliquait-il en 2013, lors de son précédent passage au Festival d’Automne à Paris, au sujet de cette continuité propre à la civilisation japonaise.
Si Sambasô porte le sous-titre de « danse divine », c’est parce que cette pièce se réfère à une danse sacrale qui renvoie aux premiers temps de l’humanité au Japon. Interprétée par trois générations de maîtres de kyôgen – Mansaku, Mansai et Yûki Nomura, Mansaku Nomura étant nommé Trésor national vivant au Japon, elle est complétée par Tsukimi-Zatô (« L’aveugle qui admire la lune »), qui relève du genre du zatô-mono, mettant en scène des infirmes faisant l’objet de persécutions.
Dans des décors réalisés à partir de photographies de Sugimoto et des costumes de sa conception, ce diptyque épiphanique manifeste le credo d’un artiste de soixante-dix ans convaincu que les arts de la performance représentent « l’étape suprême de l’art, celle où il refuse de devenir objet ». • Texte de David Sanson
Dans le cadre de la programmation officielle de Japonismes 2018