Fondation Pierre Gianadda
Depuis deux décennies, la Fondation Pierre Gianadda explore et partage l’univers des peintres impressionnistes : Degas, Manet, Gauguin, Van Gogh, Berthe Morisot puis Monet et Renoir ont habité ses cimaises lors de présentations monographiques de très grande envergure. Dans la poursuite de cet élan, une centaine d’œuvres – quatre-vingt toiles et une vingtaine d’aquarelles et dessins- de Paul Cézanne, issue des plus prestigieuses collections internationales, souligne aujourd’hui la place et le rôle du maître d’Aix à travers la représentation de la nature, épousant ce Chant de la terre dont son Œuvre célèbre la quintessence vers la modernité. Pour ponctuer ce cycle, Paul Cézanne s’imposait tout naturellement.
Un regard nouveau
La lecture sensible et poétique du maître d’Aix que propose Daniel Marchesseau, commissaire de l’exposition et conservateur général honoraire du Patrimoine, révèle, au-delà de l’œil, de la touche et de la maestria du peintre, l’essence de son aspiration. Le Chant de la terre se
décline en de nombreux paysages, natures mortes, figures et portraits. Cézanne cristallise son inspiration, capte la vie, la lumière dans un rendu des formes toujours élaboré. Par ses Baigneurs et Baigneuses, il instaure un rapport terrien, voire tellurique, au volume, à la force du jour, à l’énergie du vivant. La puissance du Maître d’Aix est à l’œuvre. Le père de la modernité « descend aux assises du monde ».
Entre Arcadie et doute, entre impressionnisme et abstraction, entre réflexion et méditation, Cézanne à la culture littéraire et artistique considérable, déclame et bâtit, au fil de sa carrière, un long poème pictural. La centaine d’œuvres réunies à la Fondation Pierre Gianadda louent, dans l’hymne qu’elle compose, l’éternelle et poignante beauté de la nature et de la vie.