Galerie Poggi
La Galerie Poggi présente « What the Fuck ! », un coup de gueule de Sophie Ristelhueber d’autant plus puissant qu’inhabituel chez une artiste dont la réserve et la discrétion ont toujours été le gage de la radicalité de son œuvre. Un geste iconoclaste fort qui questionne la portée de l’art dans notre monde en feu et en guerre, mettant littéralement à terre le principe même d’exposition.
C’est l’expression de la révolte d’une « peintre d’histoire », comme la qualifie l’historien de l’art Thomas Schlesser, qui développe depuis plus de quarante ans une réflexion sur le territoire et son histoire à partir des ruines et des traces laissées par l’homme dans des lieux dévastés par les guerres ou par des bouleversements naturels et culturels. Quasiment un demi-siècle au cours duquels rien n’a beaucoup changé, la folie de l’homme portant toujours les mêmes blessures aux paysages séculaires du Moyen Orient, comme à ceux de l’Europe ou de l’Asie Centrale.
Sophie Ristelhueber sort donc littéralement de sa réserve, réunissant ses œuvres parmi les plus emblématiques, abandonnées au sol de la galerie, comme abattues et en grève, dans un dialogue sidérant avec des photographies inédites d’animaux qu’elle expose pour la première fois. En écho à cette exposition, « Animalité » réunit à l’étage de la galerie cinq très rares photographies animalières vintage des années 1890 de George Shiras (1859-1942), père de la Wildlife Photography, qui dialoguent avec des oeuvres contemporaines autour de la figure animale de Darío Villalba (1939-2018), Andro Eradze, et Ittah Yoda.