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FONDATION DES ARTISTES

Déployant son style inimitable, l’exposition « Il était une fois… Jacqueline Duhême, l’imagière » met à l’honneur la couleur et la poésie qui se dégagent des dessins de celle pour qui « dessiner, c’est une nécessité, comme celle de faire un cadeau à quelqu’un qu’on aime ».

Entrée aux Beaux-Arts de Clermont-Ferrand à seulement 13 ans suite à un concours de dessin, élève de Paul Colin (ancien résident de la Maison nationale des artistes) et aide atelier d’Henri Matisse (expérience qu’elle retracera dans Petite main chez Henri Matisse*, 2009), Jacqueline Duhême dessine dès le plus jeune âge (même dès 4 ans la vie de sa boulangère, dessins qu’elle lui offre en échange d’un croissant), partout et tout le temps.

Ses illustrations ont accompagné les œuvres des grands auteurs du XXesiècle : Paul Éluard bien sûr, dont la rencontre à la Maison de la Pensée Française où elle va écouter de la poésie marque le début d’un grand amour et avec qui elle imagine Grain-d’Aile (Éd. Raison d’être,1951), cette petite fille qui rêve de voler… Jacques Prévert, fidèle ami avec qui elle publie le conte poétique L’Opéra de la lune* (1953) ; Maurice Druon avec qui elle conçoit Tistou les pouces verts (Éd. Del Duca Mondiales,1957) ; Raymond Queneau, dont elle met en images la version américaine de Zazie dans le métro (Olympia press, The Traveller’s Companion series, 1959), également parue en France ; ou encore Gilles Deleuze, à qui elle propose d’illustrer ses concepts dans un petit livre, L’Oiseau philosophie* (1997)…

Dessinatrice de presse, notamment au magazine ELLE à partir de 1950 et pendant vingt ans, Jacqueline Duhême invente également le reportage dessiné et retrace ainsi les voyages de Jackie Kennedy, qu’elle représente sur un tapis volant pour illustrer un retour d’Inde vers la Maison Blanche ; Charles de Gaulle, qu’elle accompagne en Amérique latine (Venezuela, Colombie, Équateur, Pérou, Chili, Argentine, Paraguay, Uruguay et Brésil) en 1964 ; ou du pape Paul VI, dont elle couvre le voyage en Terre Sainte sous la forme d’un triptyque.

Ses différentes expériences dans les domaines de la peinture, de la publicité, du journalisme, de la littérature, de l’art postal…vont même s’étendre jusqu’à la tapisserie, dont elle réalise des cartons qui seront tissés par les Ateliers d’Aubusson. Elle réinvente aussi l’art de la biographie dessinée dans Une vie en crobards* (2014), un album qui raconte son incroyable vie, si riche et si haute en couleurs.

Artiste aux talents multiples, Jacqueline Duhême construit une œuvre qui fait l’objet d’expositions en France comme à l’étranger et qui a été couronnée par de nombreux prix. Elle est par ailleurs promue au grade de commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres le 10 février 2016 et reçoit la médaille Grand Vermeil de la Ville de Paris en 2019.

Jacqueline Duhême réside actuellement à la Maison nationale des artistes.