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Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois

À l’occasion de la treizième édition d’artgenève, la galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois présente son programme sur le stand B43, en écho à l’actualité de ses artistes historiques et contemporains. Un solo show est également consacré aux créations d’Alain Bublex sur le stand B43S.

STAND B43

Le Chat de RaymondHains, daté de 1957, inaugure la présentation d’œuvres significatives du Nouveau Réalisme. Pièce historique, Le Chat est l’un des premiers exemples de la pratique de Hains, imaginée avec son ami et co-conspirateur Jacques Villeglé, consistant à récolter des affiches lacérées par des passants anonymes pour en faire des constructions abstraites de papiers superposés. Sa simplicité est typique de la qualité presque abstraite de ces œuvres, démentie ici par une silhouette accidentellement figurative émergeant des affiches déchirées : les oreilles pointues et la courbe de la queue d’un chat.

Presque 25 ans plus tard, en 1981, les affiches n’ont pas perdu de leur force, et l’œuvre Hôtel de Tallard – Rue Pastourelle de Jacques Villeglé démontre leur puissance évocatrice et politique au moment de l’élection présidentielle de François Mitterrand. Témoignages historiques, les manifestes politiques morcelés y sont entrecoupés d’affiches publicitaires ou d’annonces de concert (Alain Bashung, par exemple), tout en conservant une grande force plastique et graphique dans la dynamique des lacérations et la vivacité des couleurs.

Niki de Saint Phalle est représentée sur notre stand à travers une sculpture de 1985, tirée de l’imagerie du Jardin des Tarots. Cette version gaie, presque enfantine de La Mort exprime parfaitement le traitement ambigu par Niki des thèmes qui lui sont chers, thèmes graves tels que le trépas, la féminité, ou le pouvoir. Néanmoins, le vocabulaire visuel de l’artiste dans les années 1980 est parfaitement illustré, usant de couleurs vives et de courbes voluptueuses, et de son bestiaire familier, qui seront les caractéristiques de son chef-d’œuvre monumental du Jardin des Tarots en Italie.

Parmi les artistes contemporains du stand, Duke Riley propose des dessins détaillés à l’intersection de l’histoire maritime, des arts populaires, et des environnements urbains. Ses œuvres graphiques intègrent souvent des éléments de la culture nautique et des récits historiques, créant ainsi un dialogue entre le passé et le présent. Par ce biais des préoccupations écologiques résolument contemporaines sont transcrites dans une esthétique généralement cantonnée aux cabinets de curiosité.

Le parcours d’Emanuel Proweller est marqué par son oscillation constante entre figuration et abstraction. Il peint des objets du quotidien qui s’intègrent dans des compositions pleines de poésie et d’évocations joyeuses ou tragiques. Sortie d’usine est typique de son langage pictural unique, où une scène familière est décomposée en aplats de couleur vive, représentant ici un homme à vélo, archétype d’un ouvrier français des années 1950.

Dans un processus similaire, Zhenya Machneva exploite la lenteur et la douceur du tissage manuel pour explorer des sujets modernes. Fil après fil, ses œuvres patiemment élaborées s’inspirent du paysage industriel de l’ex URSS en pleine obsolescence pour recréer de chatoyants motifs. Avec La construction de la peur, elle conjugue représentation zoomorphique et mécanique donnant vie et chaleur à une machine a priori décrépite – rouages, câbles, charnières métalliques deviennent autant d’yeux, de bouches ou de mandibules.

L’œuvre de Lucie Picandet est imprégnée d’ésotérisme et de références mystiques ; son imagerie oscille entre représentations animales et végétales, et sa dernière œuvre dépeint une nature en mutation où les plantes deviennent des créatures sources de vie, jaillissant d’un monde extraterrestre.

La dernière série d’œuvres de Pierre Seinturier s’articule autour de commandes fictives passées par des commanditaires inventés afin de laisser libre cours aux fantaisies du peintre bien réel. Dans cette œuvre,Portrait d’Edith Cohaegen (commissionné par le Jardin Botanique d’Anvers), Pierre Seinturier choisit de mêler ses sujets préférés – la botanique imaginaire, le portrait, un certain mystère, et la touche précise et poétique d’un dessinateur qui peint.

STAND B43

Alain Bublex, né en 1961 à Lyon, est un artiste français dont le parcours atypique l’a conduit du design industriel chez Renault à une pratique artistique polymorphe. Son œuvre explore les thèmes de l’urbanisme, de l’architecture et de la mobilité, souvent en réinterprétant des projets utopiques des années 1960 et les théories de l’urbanisme, du design, ou de la peinture.

Ses projets, variés et infinis, l’ont conduit à réinterpréter l’histoire de l’art du paysage américain à travers le film Rambo, ou à intégrer le mont Fuji dans des paysages invraisemblables. Si certains de ses projets s’inscrivent dans la continuité de relations étroites entretenues avec le monde industriel, ses derniers travaux confirment la place importante occupée par le paysage dans le propos de Bublex. Les Arrêts soudains, par exemple, associant les photographies par séquences complètes de prises de vues, les American Landscape, ou encore les Paysages, qui recomposent en une seule image, des éléments de paysages hétérogènes.

Jouant avec notre perception du monde, de l’art, du paysage et de l’histoire, les œuvres d’Alain Bublex présentées sur ce solo show sont représentatives d’un travail foisonnant, plastiquement et conceptuellement riche.