Comprendre ce que fut la Renaissance avant de parler de notre Renaissance. Analyse globale avec Serge Legat
Pour cette 6ème Codex Conversation, nous produisons avec Serge Legat une analyse globale de la Renaissance du Quattrocento et du Cinquecento.
Serge Legat est professeur d’histoire de l’art à l’Institut d’Etudes Supérieures des Arts de Paris (IESA) et fut pendant quelques années également professeur à l’Ecole d’Architecture de Paris Val-de-Seine. Il est aussi conférencier des musées nationaux et écrivain d’ouvrages sur l’art et l’architecture.
Les primitifs.
Nous débutons la conversation avec les origines de la Renaissance, ce que nous appelons les primitifs. A la fin du 14ème siècle, en pleine période gothique à l’international, nous voyons émerger à la fois un artiste prolifique, Giotto, et un écrivain génial, Pétrarque. C’est avec ces deux hommes que le premier historien de l’art, Vasari, fait débuter la Renaissance. Serge Legat détaille le chef-d’œuvre absolu de la Chapelle Scrovegnie à Padoue, peint par l’élève de Cimabue.
1453, point de départ de la Renaissance
29 mai 1453, nous sommes à Constantinople. La capitale de l’empire romain d’Orient chute face à la puissance ottomane. Près de 1000 ans après la chute de l’empire romain d’Occident commence la Renaissance. En effet, de nombreux philosophes basés à Constantinople émigrent en Occident et emportent avec eux les ouvrages antiques des philosophes grecs. Aussi, la pensée de Platon et d’Aristote pénètre dans la botte italienne par Venise. Du côté des arts, c’est le trio Brunelleschi, Donatello et Masaccio qui instaure de nouveaux canons esthétiques.
Renaissance économique
Une famille incarne le nouvel esprit économique de la Renaissance : les Médicis. Ils sont commerçants puis banquiers d’origine roturière. Ils créent un système unique de comptoirs et de relais bancaires dans toute l’Europe et notamment dans les Flandres. Ils sont la banque des grands commerçants, aristocrates, décideurs politiques mais également de la Papauté. Ainsi, en trois générations, de Côme à Laurent, ils arrivent à créer une dynastie sur-puissante qui a compris l’intérêt de l’art pour asseoir leur puissance.
Renaissance politique
L’Europe du Moyen Âge est morcelée. La Renaissance, c’est également le temps de la « centralisation » des surpuissances politiques. Serge Legat présente un système politique à trois bandes : François 1er pour la France, Henri VIII pour l’Angletterre et Charles Quint pour l’empire romain germanique. Avec les guerres d’Italie, tout le continent prend conscience de ces grandes puissances. C’est aussi dans ces campagnes que la Renaissance se propage, notamment en France. A la Cour de François Ier, Leonard De Vinci se fait appeler « Padre » par le Roi.
La conversation se termine par la présentation des trois grandes crises qui mettent fin à la Renaissance : la prise du pouvoir de Florence par Jérôme Savonarole suite à la mort de Laurent le Magnifique, les 97 thèses de Luther placardées sur l’Eglise de Wittenberg en 1517 et le Sac de Rome par les soldats de Charles Quint en 1527.