ADIAF
Le Président de l’ADIAF a dévoilé le 9 janvier 2025 les noms des quatre artistes en lice pour la 25ème édition du Prix Marcel Duchamp. Cette année, l’exposition du Prix Marcel Duchamp est accueillie pour la première fois au Musée d’Art Moderne de Paris (MAM), sous le commissariat de Julia Garimorth (Conservatrice en chef et responsable des collections contemporaines au Musée d’Art Moderne de Paris) et Jean-Pierre Criqui (historien d’art, critique et conservateur au service des collections contemporaines du Musée national d’art moderne – Centre Pompidou) L’exposition, dont le vernissage a lieu le 25 septembre 2025, se tient du 26 septembre 2025 au 22 février 2026, dans le cadre d’un partenariat entre le Centre Pompidou, l’ADIAF et le Musée d’Art Moderne de Paris / Paris Musées. Le jury international se réunit et proclame le lauréat le jeudi 23 octobre 2025.
Les 4 artistes nommés :
Bianca Bondi
Née en 1986 à Johannesburg
Vit et travaille à Paris
Représentée par la galerie Mor Charpentier (Paris)
La pratique multidisciplinaire de Bianca Bondi implique l’activation ou l’élévation d’objets banals par le recours à l’eau salée et à des réactions chimiques en chaîne. Les matériaux avec lesquels elle travaille sont choisis pour leur potentiel de mutation ou leurs propriétés intrinsèques et symboliques. Son but est de promouvoir des expériences sensorielles au-delà du visuel, et de célébrer la vie de la matière en mettant l’accent sur l’interconnectivité, la fugacité, et les cycles de la vie et de la mort. Passionnée par l’écologie et les sciences occultes, Bianca Bondi combine les deux domaines dans des œuvres de nature transformative où l’aura des objets est un élément clé. Souvent in situ, ses installations poétiques sont étroitement liées aux lieux dans lesquels elles se déploient.
Xie Lei
Né en 1983 en Chine
Vit et travaille à Paris
Représenté par la galerie Semiose (Paris)
La pratique de l’artiste-peintre Xie Lei ouvre la voie d’un langage traduisant son univers sensible et un terrain d’expérimentation pour creuser la spécificité de ce médium dans la contemporanéité. Sa pratique part du réel mais s’en échappe pour explorer des mondes équivoques, incertains, que son imaginaire transforme. La plupart de ses tableaux renvoient à des situations troubles ou inquiétantes, discrètement rattachées à des souvenirs littéraires et cinématographiques, ou bien puisées au creuset profond des sentiments. Il s’attache à la complexité des évènements, des situations et surtout à leurs ambiguïtés, leurs tensions. La pratique de Xie Lei se singularise en délivrant une autre perception du temps, proposant de ralentir le regard et d’échapper aux ivresses de l’accélération et de l’immédiateté. Dans ses travaux les plus récents, Xie Lei intrigue par un entre-deux, celui du sommeil et la mort, du supplice et l’érotisme. Les couleurs sont sombres, mais mutent pour devenir lumineuses, puissantes.
Eva Nielsen
Née en 1983 aux Lilas
Vit et travaille à Paris
Représentée par la galerie Peter Kilchmann (Paris, Zürich) et The Pill (Istanbul, Paris)
Connue pour des peintures hybrides, qui vont chercher dans le latex, le cuir, la soie et la sérigraphie de quoi offrir une dimension complexe et imprévue à des compositions picturales uniques, Eva Nielsen permet au regardeur d’explorer, selon des strates successives et immersives, les paysages qu’elle arpente. La peintre-photographe-plasticienne superpose ces étapes pour semer le doute sur la fabrique de l’œuvre.
Lionel Sabatté
Né en 1975 à Toulouse
Vit et travaille à Paris et à Los Angeles
Représenté par la galerie Ceysson & Bénétière (Paris, New York, Koerich, Lyon, Genève, Saint-Etienne)
Pratiquant à la fois la peinture, le dessin et la sculpture, Lionel Sabatté tâche de faire dialoguer l’ensemble de ses œuvres dans une interconnexion permanente. La sphère du vivant ainsi que les transformations de la matière dues au passage du temps se retrouvent au cœur du travail de Lionel Sabatté. L’artiste entame depuis plusieurs années un processus de récolte de matériaux qui portent en eux la trace d’un vécu : poussière, cendre, charbon, peaux mortes, souches d’arbres… Ces éléments sont combinés de manière inattendue et les œuvres ainsi créées portent en elles à la fois une délicatesse mais aussi une « inquiétante étrangeté », donnant vie à un bestiaire hybride dans lequel des créatures des profondeurs abyssales côtoient des petits oiseaux des îles oxydés, des ours, des loups, des émeus, des chouettes, mais aussi des licornes… Ses recherches sur le minéral, l’animal, donnent lieu à des œuvres poétiques, sensibles, troublantes et qui participent à une réflexion globale sur notre condition et la place que nous occupons dans notre environnement.