Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois
À l’occasion de FAB Paris 2025, la Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois avec les galeries 1900-2000, Brimo de Laroussilhe, Clavreuil et Didier Claes, opérant dans des domaines artistiques différents, ont confié à Jean-Hubert Martin – ancien directeur du Musée national d’Art Moderne du Centre Pompidou – la mission de sélectionner 140 œuvres issues de leurs collections respectives afin de créer une exposition décloisonnée, sur un grand stand commun : « Beautés désordonnées ».
C’est probablement la première fois qu’un regroupement de galeries sollicite un conservateur de musée pour un tel projet qui bouleverse les codes traditionnels de la présentation artistique.
« Lorsque nous avons eu l’idée de cette exposition qui rassemblait nos domaines tous très différents, nous avons d’abord pensé la faire dans nos galeries avant de décider de la monter à FAB Paris. C’est aujourd’hui le seul salon en France susceptible d’accueillir nos spécialités respectives tout en disposant d’un véritable potentiel de qualité. » – Georges-Philippe Vallois
Mettant le curseur plus du côté de la sensualité que de la connaissance, il entend privilégier un accès plus émotif et direct aux œuvres. « Cette approche libérée de l’art correspond d’ailleurs à l’attitude décomplexée de bien des collectionneurs qui n’hésitent à mélanger les origines et les périodes. Certains vont jusqu’à construire leur collection à partir de souvenirs personnels, justifiant ainsi la dénomination de « collection privée ». Point n’est besoin d’être versé en histoire de l’art pour éprouver une émotion devant une œuvre. » – Jean-Hubert Martin
L’exposition renonce au paradigme linéaire et évolutionniste habituel pour rappeler que chaque époque va chercher dans le passé des justifications à sa création. La culture n’existe que dans le présent et tout ouvrage touché par notre œil nous est contemporain.
Cette présentation entend de ce fait se rapprocher des amateurs en leur suggérant des associations entre des œuvres hétérogènes que l’histoire de l’art aurait encore bannies dans un temps récent au nom de leur absence direct de contact. Or voilà bien longtemps que les artistes, faisant fi de toute hiérarchie, puisent leur inspiration dans les domaines les plus variés, allant jusqu’à l’art populaire, dont la définition reste à préciser tant elle est débitrice de notre culture. On sait combien les artistes ont été inspirés par les arts dits primitifs, au point d’en devenir eux-mêmes les collectionneurs, tel que le N’kisi (« fétiche à clous ») du Congo qui a appartenu à Arman. Il n’est que de se rappeler les images découpées et les cartes postales d’œuvres les plus variées que quasiment tous les artistes punaisent au mur de leur atelier pour leur servir de références.
C’est ce regard créatif, ouvert et généreux qu’entend restituer cette exposition, laissant libre cours à l’interprétation de chacun pour stimuler les plaisirs de l’imaginaire