Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois
La Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois présente à Art Basel un corpus d’œuvres emblématiques des avant-gardes des années 1950, 1960 et 1970.
« Bleu Blanc Noir » (1955) de Jean Tinguely est l’un des exemples les plus marquants des Méta-reliefs, compositions de formes superposées et en perpétuel mouvement. À la fois hommage et parodie de l’histoire de l’art du XXe siècle, elle tourne en dérision la peinture, la sculpture, mais elle est avant tout une dénonciation de l’immobilité et une célébration de la vie et de la liberté.
S’il l’avait connu le peintre, Tinguely aurait pu ainsi tourner en dérision l’œuvre abstraite d’Emanuel Proweller. Cette composition de 1954 à l’aspect abstrait révèle une danse ludique autour de signes et symboles. Cet exercice d’équilibre, typique de son travail, est exalté par sa maîtrise indéniable de la couleur et de la composition.
« Ma palissade » de François Dufrêne montre le résultat d’années de collage et de plâtrage systématiques d’affiches sur une simple palissade en bois, indéchiffrables et pourtant caractéristiques du paysage urbain. Cette œuvre majeure est directement liée aux histoires entrelacées des affichistes, amis, collaborateurs et concurrents amicaux.
« Poubelle » d’Arman est un parfait exemple de son regard provocateur sur les débuts d’une culture de plus en plus matérialiste. Alors que le Pop Art explorait l’esthétique lisse et ludique du consumérisme de masse, le Nouveau Réalisme trouvait de la beauté dans les bas aspects de la vie d’après-guerre. Présentées dans une vitrine, les ordures deviennent une accumulation scientifique d’éphémères dignes d’attention.
« Rue Tiquetonne » de Jacques Villeglé, instigateur et théoricien du mouvement, démontre sa capacité à s’approprier les changements sociétaux en constante évolution qui se reflètent dans l’environnement urbain.
La pratique d’Henrique Oliveira peut être considérée comme une extension des méthodes utilisées par les Nouveaux Réalistes : ses propres objets trouvés sont des éléments de palissades, typiques des chantiers de São Paulo, qu’il réapproprie en sculptures oscillant entre formes animales et végétales.